mercredi 27 février 2013


Le gris est lumineux malgré le peu de lumière. On croirait le monde réduit en cendres. Les enfants sont sérieux, je comprends le ton de leur conversation pourtant couverte par le bruit de l'autoroute au-dessus de leur tête. Ils ont ce qu'on appelle une franche explication qui semble désolé le plus petit.
                                                                                                      Le Caire, MD

mardi 26 février 2013


























Elle ne vend pas d'oranges. Elle tient sur ses genoux son ordinateur et dans sa main son téléphone portable. Elle est peut-être étudiante , attend quelqu'un ou bien n'attend-elle rien, comme moi depuis le petit matin entre Sayeda Zeineb et la citadelle désespérant d'être à nouveau photographe. Et puis elle sourit derrière ce tas d'oranges providentielles, à moi peut-être qui attendait cela. J'ai deux clichés puis le marchand d'oranges arrive et prend sa place et pose à son tour.

jeudi 14 février 2013

Ludovic Degroote

























"Chacun de nous vivons avec des polyphonies intérieures auxquelles nous n'accédons pas toujours, comme si nous demeurions seulement à l'écoute de nous-mêmes au lieu de nous ouvrir aux paroles qui nous traversent et que nous ignorons le plus souvent

 car il nous est difficile d'ôter le masque où nous vivons à cause des peurs qui brûlent notre visage et de l'impossibilité de vivre tels que nous sommes, dans une chair à vif et brutale

peut-être ne meurt-on pas chacun pour soi, mais les uns pour les autres ou les uns à la place des autres, puisque dès qu'elles tombent des voix tombent en nous"


                                                Ludovic Degroote  Monologue  Editions Champ Vallon 2012

samedi 9 février 2013

























"On enterre les chiens on enterre les chats
On enterre les chevaux on enterre les hommes
on enterre l'espoir on enterre la vie
On enterre l' amour - les amours
On enterre les amours - l'amour
On enterre en silence le silence
On enterre en paix la paix
La paix - la paix la plus profonde
Sous une couche de  graviers multicolores
De coquilles St Jacques et de fleurs multicolores

Il y a une tombe pour tout 
à condition d'attendre
Il fait nuit il fait jour
à condition d'attendre

La Seine descend vers la mer
L'île immobile ne descend pas
La Seine remontera vers sa source 
à condition d'attendre
Et l'île naviguera vers le Havre de Grâce
à condition d'attendre

On enterre les chiens on enterre les chats 
deux espèces qui ne s'aiment pas"
                                                          Les chiens d'Asnières / Raymond Queneau