samedi 14 décembre 2013

Jean Paul Goux
Jean Paul Goux , dans le jardin de Julien Gracq à St Florent, le 11 décembre 2013

























"Les vraies révélations, peut-être ne nous révèlent-elles rien sur le moment, peut-être ne deviennent-elles bouleversantes qu'après coup, lorsqu'on découvre qu'elles sont inépuisables à mesure qu'on apprécie la puissance de leurs effets"
                                  Extrait de L'embardée paru en 2005 aux éditions Actes-Sud

Jean Paul Goux est né en 1948. Il est l'auteur de nombreux romans dont la trilogie Les quartiers d'hiver aux éditions Actes_Sud ( L'embardée en 2005, Les hautes falaises en 2009 et Le séjour à Chenecé en 2012. Il est également l'auteur de plusieurs essais sur Julien Gracq.

vendredi 13 décembre 2013

Erwann Rougé
Erwann Rougé vient de publier  Passerelle Carnet de mer aux éditions L'Amourier



























Mer houleuse. Tangage et roulis modérés. Ciel nuageux.

Lire un livre débute toujours par un vertige.

Lire écrire, c'est habiter les contraires, vivre une traque, aux aguets, mais sans rien attendre. Opiniâtrement, marcher au plus près, au plus juste de la blancheur du papier qui se recouvre de signes. Vivre une avidité, une obstination, une soif... Presque une rage primitive de s'approprier, jamais assouvie. On va par-delà l'envol d'oiseau sur le marais, même sans comprendre clairement, dans l'énergie d'une palpitation, un vieux rêve d'apesanteur. On espère voir venir les mots, comment les mots viennent voir, parlent, remuent, retournent la terre meuble, d'une présence animale, d'une odeur qui la nourrit et libère. Lire avant que le silence ou le blanc ne retombe ou se dire "pourquoi font-ils tout ce bruit". Seulement cela.

Extrait de  Passerelle, carnet de mer ( p.19) paru en novembre 2013 aux éditions L'Amourier




dimanche 8 décembre 2013

Ils ou elles sont deux
5ème avenue NY


























5ème avenue de New-York, près d'une station d'autobus. Ils n'étaient pas d'accord sur leur destination ni sur le numéro de la ligne... Pourtant, ils ont l'air de voyager ensemble depuis longtemps. Leur nervosité est touchante. il y a beaucoup de prévenance entre eux même si tout parait fragile. Lui, me fait penser à Woody Allen, je ne sais pas pourquoi. J'écoute un peu leur conversation , ne comprends pas tout , assez cependant pour avoir envie de prendre l'autobus avec eux.

vendredi 6 décembre 2013

Ils ou elles sont deux
NY  Chinatown



























Est ce à cause de ce balancement de petite fille  que je m'arrête ainsi entre deux platanes ? A cause de ce même balancement que je les imagine mère et fille ? C'est cela qui déclenche la photo, ce mouvement enfantin que font les filles parfois sur les bancs, cette innocence. La mère est grave malgré la fantaisie du chapeau... écoute-t-elle la petite chanson de son enfant ? et son envie de voler ? De ma fenêtre d'arbres, je  regarde vieillir le temps, je souris au vieil enfant qui chantonne aussi en moi.

jeudi 5 décembre 2013

Ils ou elles sont deux
Connecticut Road, Washington



























Le rêve américain , Connecticut Road...
Qu'on croit comprendre qu'un plus un ne fait peut-être pas deux. Elle , dans sa grande lassitude, se repose sur lui qui  semble déjà parti. Pourtant une grande tendresse se dégage d'eux. C'est ce que racontent leurs mains. Quand le feu passe au rouge , on se croise mais on n'échange aucun regard. Ils se sont déjà confiés et l'heure des confidences est passée.
Nous retournons à nos statuts d'étrangers.

dimanche 1 décembre 2013

Ils ou elles sont deux
Washington , Farrigut square 2013.




























Que sont-ils venus me raconter?  Avec quel alphabet écrivent-ils ces étranges messages? Je fais une dizaine d'images avec des figures différentes. Les passants regardent d'un air mi-amusé, mi-admiratif. Mais ces deux-là ne sont pas tout à fait ici. Chaque plan est une lettre , une phrase, une histoire ; ça ressemble à du sport et c'est aussi du théâtre, de la littérature et de la musique. Je me suis assis sur un banc, j'ai posé mon appareil . Je crois qu'il n'y avait pas de musique pour les accompagner mais le silence n'était pas du silence.