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San Sebastian le 22 décembre 2014 |
mercredi 31 décembre 2014
lundi 3 novembre 2014
mercredi 17 septembre 2014
Marc Pautrel
"J'ouvre la grande boîte à chaussures et je vais directement voir les photos d'enfance. J'examine un à un les clichés Ektachrome sur lesquels j'apparais, de la naissance jusqu'à l'âge de six ou sept ans. Toutes ces photographies sont incroyablement saisissantes, non parce qu'il s'agit de moi-même, ni parce que je ne me reconnais pas sur elle, mais parce que ma présence y est énorme. Je les regarde et il me semble que je suis devenu une légende, et donc que ma vie future sera totalement opposée à celle dont j'ai rêvé, la vie que je souhaitais, la vie que je voulais. (...)"
Extrait de Photos d'enfance Février 2012 ( http://www.marcpautrel.net/)
Marc Pautrel est né en 1967 et vit à Bordeaux. Il est écrivain " à plein temps" et l'auteur de nombreux romans et récits chez Gallimard dans la collection infini: L'homme pacifique en 2009 , Un voyage humain en 2011, Polaire en 2013 et Orpheline en 2014 . il a également publié Le métier de dormir ( Confluences en 2005), Je suis une surprise ( Atelier In8 en 2004).
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Marc Pautrel, le 16 septembre 2014 , en résidence à la Maison Gracq de St Florent le Vieil |
"J'ouvre la grande boîte à chaussures et je vais directement voir les photos d'enfance. J'examine un à un les clichés Ektachrome sur lesquels j'apparais, de la naissance jusqu'à l'âge de six ou sept ans. Toutes ces photographies sont incroyablement saisissantes, non parce qu'il s'agit de moi-même, ni parce que je ne me reconnais pas sur elle, mais parce que ma présence y est énorme. Je les regarde et il me semble que je suis devenu une légende, et donc que ma vie future sera totalement opposée à celle dont j'ai rêvé, la vie que je souhaitais, la vie que je voulais. (...)"
Extrait de Photos d'enfance Février 2012 ( http://www.marcpautrel.net/)
Marc Pautrel est né en 1967 et vit à Bordeaux. Il est écrivain " à plein temps" et l'auteur de nombreux romans et récits chez Gallimard dans la collection infini: L'homme pacifique en 2009 , Un voyage humain en 2011, Polaire en 2013 et Orpheline en 2014 . il a également publié Le métier de dormir ( Confluences en 2005), Je suis une surprise ( Atelier In8 en 2004).
dimanche 10 août 2014
Marie Huot
Elle jette dix mots sur la table
Voilà dit-elle ce sont presqu'osselets
Avec ceux-ci refais ton monde
Ils glissent de sa poche coulent colle du plâtre
battu
Elle dit c'est tout ce qui me reste je te les donnes
Les sauvés du déluge
Les bêtes rares
Signe
Plume
Trace
Flamme
Noyau
Souffle
Visage
Ombre
Tache
Corps
Accouple-les dit-elle
fais les croître et multiplie les
Il y a de quoi te faire la vie
Extrait de Osselets & mots sur la table paru aux éditions Jacques Brémond en 2014 avec des peintures de Jacqueline Blewanus
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Bazoches , le 6 juillet 2014 lors du festival Samedi Poésies Dimanches Aussi. |
Elle jette dix mots sur la table
Voilà dit-elle ce sont presqu'osselets
Avec ceux-ci refais ton monde
Ils glissent de sa poche coulent colle du plâtre
battu
Elle dit c'est tout ce qui me reste je te les donnes
Les sauvés du déluge
Les bêtes rares
Signe
Plume
Trace
Flamme
Noyau
Souffle
Visage
Ombre
Tache
Corps
Accouple-les dit-elle
fais les croître et multiplie les
Il y a de quoi te faire la vie
Extrait de Osselets & mots sur la table paru aux éditions Jacques Brémond en 2014 avec des peintures de Jacqueline Blewanus
vendredi 8 août 2014
Annie Zadek
"(...) Seulement marcher à pas lents, mon bras autour de ses épaules, son bras autour de ma taille.
Pluie et chemins pleins de violettes.
Odeur du trèfle blanc, du seigle et de l'anis.
Des mouches là où le soleil tape.
Comme il faisait frais puis chaud puis tout à coup frais à nouveau.
J'étais toujours prêt à m'éprendre, à pleurer, à embrasser. J'étais charmant gai égoïste.
Un beau ciel, une promenade réussie en traîneau, et se levait en moi le désir insatiable
des arpenteurs.(..) "
Extrait de Vivant paru aux éditions Les solitaires intempestifs en 2008
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A Bazoches le 6 juillet 2014 |
"(...) Seulement marcher à pas lents, mon bras autour de ses épaules, son bras autour de ma taille.
Pluie et chemins pleins de violettes.
Odeur du trèfle blanc, du seigle et de l'anis.
Des mouches là où le soleil tape.
Comme il faisait frais puis chaud puis tout à coup frais à nouveau.
J'étais toujours prêt à m'éprendre, à pleurer, à embrasser. J'étais charmant gai égoïste.
Un beau ciel, une promenade réussie en traîneau, et se levait en moi le désir insatiable
des arpenteurs.(..) "
Extrait de Vivant paru aux éditions Les solitaires intempestifs en 2008
lundi 4 août 2014
Nicolas Pesques
"No man's land
Je ne me posais pas la question du lendemain. Ecrire était
toujours au futur.
Les phrases frottaient leur soufre, mordaient la poussière,
se relevaient. Elles transhumaient, elles inspectaient leur
vertige.
Il faisait toujours nuit devant.
Je n'ai jamais su que cela deviendrait des livres."
Début du recueil La face nord de Juliau, cinq, paru aux éditions André Dimanche en 2008
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Nicolas Pesques à Bazoches lors du Festival Samedi Poésies Dimanche Aussi 2014 |
"No man's land
Je ne me posais pas la question du lendemain. Ecrire était
toujours au futur.
Les phrases frottaient leur soufre, mordaient la poussière,
se relevaient. Elles transhumaient, elles inspectaient leur
vertige.
Il faisait toujours nuit devant.
Je n'ai jamais su que cela deviendrait des livres."
Début du recueil La face nord de Juliau, cinq, paru aux éditions André Dimanche en 2008
dimanche 3 août 2014
Michel Bourçon
"en ce lieu, nous atteignons le sentiment d'être au
coeur de ce que nous sommes venu chercher. Devant
nous, l'horizon nous regarde poursuivre en lui la
recherche de notre vrai visage."
Extrait de et ainsi les arbres aux éditions Potentille en 2012
Michel Bourçon est né à Nevers en 1963. Ville où il vit et travaille. Il est l'auteur depuis 1989 d' une oeuvre poétique très abondante. Il a notamment publié aux éditions Les Arêtes Les feuilles tombent même au printemps en 2005, Sans faire d'histoire en 2011 et D'un retour d'éclaircie en 2011 également. Aux éditions Les carnets du dessert de lune sont parus Quelque chose comme la paix , Le calme en 2002 et Carnets de petits riens en 1995. Fin 2012 est paru et ainsi les arbres chez Potentille.
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Le 6 juillet à Bazoches lors du festival Samedi Poésies Dimanche Aussi. |
"en ce lieu, nous atteignons le sentiment d'être au
coeur de ce que nous sommes venu chercher. Devant
nous, l'horizon nous regarde poursuivre en lui la
recherche de notre vrai visage."
Extrait de et ainsi les arbres aux éditions Potentille en 2012
Michel Bourçon est né à Nevers en 1963. Ville où il vit et travaille. Il est l'auteur depuis 1989 d' une oeuvre poétique très abondante. Il a notamment publié aux éditions Les Arêtes Les feuilles tombent même au printemps en 2005, Sans faire d'histoire en 2011 et D'un retour d'éclaircie en 2011 également. Aux éditions Les carnets du dessert de lune sont parus Quelque chose comme la paix , Le calme en 2002 et Carnets de petits riens en 1995. Fin 2012 est paru et ainsi les arbres chez Potentille.
lundi 28 juillet 2014
Sophie Loizeau
tout à l'heure le soleil donnera en plein
sur la nappe remplira
les assiettes creuses
nos corps feront jour
rien qu'en ouvrant les bras sous le pommier
l'évolution de la grande araignée d'ombre
ce sera ma bouche aux éclats ton baiser
parvenu jusque là
entre nous à mi-parcours
la nue-tête accouchée parmi les pommes sures et le linge
Extrait de La femme lit paru chez Flammarion en 2009
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Bazoches le 6 juillet 2014 |
tout à l'heure le soleil donnera en plein
sur la nappe remplira
les assiettes creuses
nos corps feront jour
rien qu'en ouvrant les bras sous le pommier
l'évolution de la grande araignée d'ombre
ce sera ma bouche aux éclats ton baiser
parvenu jusque là
entre nous à mi-parcours
la nue-tête accouchée parmi les pommes sures et le linge
Extrait de La femme lit paru chez Flammarion en 2009
mercredi 23 juillet 2014
Pierre Soletti
"Tout se décale
phrase & pluie coincées pareil
dans l' oesophage du poudre aux yeux
lixxer des coerdes
même sous la pluie
pas bon se pendre
pluiure I
pluiepliure
I I I
I I
I I
I
puisplusrien"
Extrait de Encorps vivant paru aux éditions Dernier Télégramme en 2009
Pierre Soletti est né en 1971 dans le midi de la France et vit aujourd'hui à Toulouse.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages de poésies dont Je dirais que j'ai raté le train en 2012 et J'aurais voulu t'écrire un poème en 2008 aux éditions Les carnets Du Dessert de Lune, & caetera au dernier Télégramme en 2012 ou encore Buildings en 2005 aux éditions Raphaël de Surtis.
Ses écrit ont donné lieu à la création de spectacles multimédia la plupart composés et orchestrés par son frère le musicien Patrice Soletti.
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A Bazoches le 5 juillet 2014 |
"Tout se décale
phrase & pluie coincées pareil
dans l' oesophage du poudre aux yeux
lixxer des coerdes
même sous la pluie
pas bon se pendre
pluiure I
pluiepliure
I I I
I I
I I
I
puisplusrien"
Extrait de Encorps vivant paru aux éditions Dernier Télégramme en 2009
Pierre Soletti est né en 1971 dans le midi de la France et vit aujourd'hui à Toulouse.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages de poésies dont Je dirais que j'ai raté le train en 2012 et J'aurais voulu t'écrire un poème en 2008 aux éditions Les carnets Du Dessert de Lune, & caetera au dernier Télégramme en 2012 ou encore Buildings en 2005 aux éditions Raphaël de Surtis.
Ses écrit ont donné lieu à la création de spectacles multimédia la plupart composés et orchestrés par son frère le musicien Patrice Soletti.
lundi 21 juillet 2014
Rémi Checchetto
"parler seul
nous en avons pris l'habitude nouvelle
nous nous sommes surpris à le faire encore l'autre
soir alors que nous étions pourtant occupés avec
l'éponge, les casseroles
nous nous sommes aussi entendu rire tout seul,
jurer, nous plaindre tout seul
nous ne dépassons pas vraiment les bornes, nous
ne tournons pas vraiment zinzin
simplement, les mots et diverses sonorités que nous
émettons remplissent petit à petit nos circonférences
pour en former un volume plus doux, où il nous est
plus clément de pénétrer et d'aller et venir, sur quoi
les yeux se posent plus paisiblement
nous les y étendons, les bordons, leur souhaitons la
bonne nuit tandis qu'ils se ferment doucement"
Extrait de Jours encore après paru fin 2013 aux éditions Tarabuste
Rémi Checchetto a également publié Puisement chez Tarabuste en 2010.
Il est aussi l'auteur en 2013 de Pas parler parole ( éditions l'âne qui butine), Que moi ( éditions Espaces 34) et Apéro ( éditions de l'Attente ).
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Bazoches , le 6 juillet 2014 |
nous en avons pris l'habitude nouvelle
nous nous sommes surpris à le faire encore l'autre
soir alors que nous étions pourtant occupés avec
l'éponge, les casseroles
nous nous sommes aussi entendu rire tout seul,
jurer, nous plaindre tout seul
nous ne dépassons pas vraiment les bornes, nous
ne tournons pas vraiment zinzin
simplement, les mots et diverses sonorités que nous
émettons remplissent petit à petit nos circonférences
pour en former un volume plus doux, où il nous est
plus clément de pénétrer et d'aller et venir, sur quoi
les yeux se posent plus paisiblement
nous les y étendons, les bordons, leur souhaitons la
bonne nuit tandis qu'ils se ferment doucement"
Extrait de Jours encore après paru fin 2013 aux éditions Tarabuste
Rémi Checchetto a également publié Puisement chez Tarabuste en 2010.
Il est aussi l'auteur en 2013 de Pas parler parole ( éditions l'âne qui butine), Que moi ( éditions Espaces 34) et Apéro ( éditions de l'Attente ).
dimanche 20 juillet 2014
Patrick Dubost
"J'aimerais parler sans jamais m'arrêter. Parler sans dormir.
Parler pour tout dire et ne rien dire et dormir en même temps.
Parler comme un nageur éternel.
Parler du fond de la piscine pendant des jours et des jours
aux heures d'ouverture, aux heures de fermeture.
Parler toute une nuit dans un ministère.
Parler du début à la fin sans jamais le début et sans jamais la fin."
Patrick Dubost est né à Lyon en 1957 où il vit et travaille. Après des études de mathématiques et de musicologie, il a publié une vingtaine de livres toujours à la frontière de la poésie et du théâtre. Tout en étant très attaché au concept du livre-objet, Patrick Dubost a beaucoup travaillé l'oralité .
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Bazoches , le 6 juillet 2014 |
"J'aimerais parler sans jamais m'arrêter. Parler sans dormir.
Parler pour tout dire et ne rien dire et dormir en même temps.
Parler comme un nageur éternel.
Parler du fond de la piscine pendant des jours et des jours
aux heures d'ouverture, aux heures de fermeture.
Parler toute une nuit dans un ministère.
Parler du début à la fin sans jamais le début et sans jamais la fin."
Patrick Dubost est né à Lyon en 1957 où il vit et travaille. Après des études de mathématiques et de musicologie, il a publié une vingtaine de livres toujours à la frontière de la poésie et du théâtre. Tout en étant très attaché au concept du livre-objet, Patrick Dubost a beaucoup travaillé l'oralité .
vendredi 18 juillet 2014
Alain Surre
"Parfois, il y a trop de lumière, c'est comme si le ciel
c'est comme le visage
il est partout
ébloui
on ne voit rien tellement
on pense, pour essayer d'y voir plus clair, on ne voit rien que de la
pensée
on s'habitue
on dit ça doit être le monde avec le mot qui va avec, esquisses, effets
d'ombre parmi les branches, doigts qui se tendent
l'oeil se satisfait du paysage et puis
le décor, à nouveau on ne voit plus, on pose d'autres mots qui
ressemblent à des questions
on veut rétablir quelque chose de tangible mais
on n'y croit plus, là
on voudrait changer, quoi derrière les mots bouche caillou écran
on croit se rappeler d'un éclair, peut-être est-on devenu sourd, aphasique,
les images n'arrivent plus, quand même on sent du mouvement et c'est le
vent qui chasse la lumière
on se laisse prendre, dedans, on est déjà dedans cette grande caverne, les
doigts ne veulent plus parler
les doigts palpent le silence."
Extrait de Le monde est dans ta bouche paru aux éditions Encres Vives en janvier 2014
Alain Surre est né en 1959 dans l' Ariège . Il vit à Perpignan . Plusieurs de ses poèmes sont parus dans les revue Décharge, N47, Comme en Poésie et Traction Brabant.
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Le 6 juillet 2014 à Bazoches dans le Morvan |
"Parfois, il y a trop de lumière, c'est comme si le ciel
c'est comme le visage
il est partout
ébloui
on ne voit rien tellement
on pense, pour essayer d'y voir plus clair, on ne voit rien que de la
pensée
on s'habitue
on dit ça doit être le monde avec le mot qui va avec, esquisses, effets
d'ombre parmi les branches, doigts qui se tendent
l'oeil se satisfait du paysage et puis
le décor, à nouveau on ne voit plus, on pose d'autres mots qui
ressemblent à des questions
on veut rétablir quelque chose de tangible mais
on n'y croit plus, là
on voudrait changer, quoi derrière les mots bouche caillou écran
on croit se rappeler d'un éclair, peut-être est-on devenu sourd, aphasique,
les images n'arrivent plus, quand même on sent du mouvement et c'est le
vent qui chasse la lumière
on se laisse prendre, dedans, on est déjà dedans cette grande caverne, les
doigts ne veulent plus parler
les doigts palpent le silence."
Extrait de Le monde est dans ta bouche paru aux éditions Encres Vives en janvier 2014
Alain Surre est né en 1959 dans l' Ariège . Il vit à Perpignan . Plusieurs de ses poèmes sont parus dans les revue Décharge, N47, Comme en Poésie et Traction Brabant.
vendredi 16 mai 2014
New York City
L'enfant qui slalome entre les arbres fragiles a joyeusement échappé à sa mère, comme ces petits écureuils malicieux et provocateurs des jardins américains. Les blocs gris de Chinatown font un décor de théâtre. On ne voit pas le fleuve East River en plan caché ni les ponts de Brooklyn et Manhattan. New York s'est absentée . Je suis pourtant bien à Brooklyn même si je pense à de lointaines contrées post soviétiques ou des images anciennes d' Extrème-Orient . J' y pense comme à une possibilité, un pressentiment, quelque chose à venir. MD
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Brooklyn le 2 mai 2014 |
L'enfant qui slalome entre les arbres fragiles a joyeusement échappé à sa mère, comme ces petits écureuils malicieux et provocateurs des jardins américains. Les blocs gris de Chinatown font un décor de théâtre. On ne voit pas le fleuve East River en plan caché ni les ponts de Brooklyn et Manhattan. New York s'est absentée . Je suis pourtant bien à Brooklyn même si je pense à de lointaines contrées post soviétiques ou des images anciennes d' Extrème-Orient . J' y pense comme à une possibilité, un pressentiment, quelque chose à venir. MD
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