Dominique Sigaud

En résidence à la Maison Gracq de St Florent le Vieil le 27 novembre 2015

" Il y a dans ce que je suis, comme elle, des palais à l'abandon". C'est la début, il n'y en a pas d'autre. Quelque chose s'est résumé dans cette phrase. Je ne l'ai pas inventée. C'était des semaines après Calcutta. J'écoutais des violons et des violoncelles travailler un concerto de Haydn, j'ai sorti le carnet et je l'ai notée. elle avait dû naître parmi les mouvements du concerto. (...)

Extrait de Partir, Calcutta paru aux éditions Verdier en 2014


Dominique Sigaud , née en 1959, a été journaliste indépendante jusqu'en 1996 et se consacre, depuis, à son travail d'écriture avec la publication de nombreux essais, récits et romans. Elle a publié plusieurs ouvrages notamment aux éditions Actes Sud ( The dark Side of the moon en 2004, Aimé en 2005, L'inconfort des ordures en 2006 et Conte d'exploitation  en 2011) .

Piet Lincken

En résidence à La Maison Gracq de St Florent le 27 novembre 2015

 


















"Ce jour-là, j'ai respiré l'odeur de l'âme (pourtant ma figure d'humain 
garde encore la trace de sa larderie)
Je leur chuchote que je serai obéissant à leurs chemins fleuris
/ à vrai dire, par les yeux de celui qui vous aime, la création n'a plus de barreaux/ (...)"

Extrait de S'entraîner au passage des abîmes paru en 2011 aux éditions l'Age d'homme

Petits portraits de Londres(5)

Pancras Road, le 22 octobre 2015

Petits portraits de Londres (4)

Tottenham Court Road, le 21 octobre 2015

Petits portraits de Londres (3)

Camden Street , le 22 octobre 2015

 

Petits portraits de Londres (2)

Camden Street le 22 octobre 2015

 

Petits portraits de Londres

Oxford Street le 21 octobre 2015

 

London

Regents's canal , le 21 octobre 2015

 

London

Green Park , Constitution Hill , le 20 octobre 2015

Dans la plaine verdoyante de Green Park on a disposé les canons de sa Majesté et le public attend que retentissent les 42 détonations lancées en l'honneur du président chinois Xi Jinping en visite officielle au Royaume Uni. Seule, une petite fille sur les épaules de son père regarde ailleurs...

Guy Bellay

En 2000 lors de la remise du Prix de Poésie de la ville d'Angers

 "Maintenant  je suis un poète sans substance. Je relis de vieux textes dans le silence d'émotions mortes. Je suis un homme âgé qui ne sait plus quoi écrire et que la création seule justifiait. L'enthousiasme ne s'invente pas. Des tempêtes ont abattu ce qu'il y avait à briser en moi. Je vis dehors. Je vais au- devant de je ne sais quoi, une rencontre, comme au début, lorsque j'attendais tout et que ce fut la vie qui vint."


Extrait de La liberté c'est dehors ( St Germain des prés 1984) 

Guy Bellay est né en 1932 , il vient de s'éteindre le 26 septembre 2015. Il fut un poète rare tant par la qualité de son travail que par le nombre de publications en recueils. Les charpentières paru en 2002 aux éditions Le Dé Bleu rassemble son travail entre 1960 et 1984. Il a par ailleurs publié deux ouvrages aux éditions St Germain des prés: Restez, je m'en vais en 1975 et La liberté c'est dehors en 1984.

" Ce n'est pas écrire qui est désespérant, mais le vide entre deux émotions"

Jean Pascal Dubost

En résidence à la Maison Gracq de St Florent le vieil,  le 17 septembre 2015

 


 











 

"Bien-sûr mes sangliers n'existent pas pourtant des
hardes devant moi à tout bout de champ passent où
dans quel brouhaha chacun converse et on pourrait
sans peine penser qu'ils s'indignent comme des 
pierrots lunaires impossibles ou qu'ils bougonnent
simplement par plaisir."

Les sangliers ne sont pas sangliers, poème extrait du recueil Des lieux sûrs paru en 1998 aux éditions Tarabuste

Jean Pascal Dubost est né en 1963 et vit actuellement dans la forêt de Brocéliande en Bretagne où il anime depuis 2012 le festival de poésie Dixit Poétic. Critique littéraire ( dans la revue internet Poésibao), il est l'auteur de très nombreux ouvrages de poésie notamment aux éditions Obsidiane ( Les loups vont où ? en 2002 , Monstres morts en 2005 et Les vers à vif en 2007) et chez Tarabuste (Des lieux sûrs en 1998, Fatrassier en 2007 et Nouveau fatrassier en 2012). Il vient de publier plusieurs recueils aux éditions Isabelle Sauvage : Et leçons et coutures en 2012 et Sur le métier en 2014
 

Salma Kojok

Le 18 septembre 2015 à la librairie Parchemins de St Florent le Vieil

  






















C'est le matin du grand départ. C'est à la fois triste et beau comme dans une vieille photographie en noir et blanc. Jamil se détache doucement du cadre pour venir ranger ses dernières affaires à emporter. le drap blanc, la galette au thym, la perle bleue contre le mauvais oeil. Ses gestes deviennent soudain très rapides. Vite très vite ; avancer malgré les élancements dans la poitrine, le pouls qui s'accélère, les doigts qui commencent à trembler. Jamil sait qu'il ne doit surtout pas s'arrêter, il doit réussir le plus grave là, maintenant: poser le pied l'un devant l'autre et se diriger droit vers la porte. (...)
                         Extrait( premières lignes) de La maison d'Afrique paru en 2015 aux éditions alfAbarre


Salma Kojok est libanaise,  née en Côte d'Ivoire où elle a vécu jusqu'à l'âge de 20 ans. Après un doctorat d'histoire obtenu en 2002 à l'Université de Nantes, elle décide de s'installer au Liban. elle enseigne à l'International Collège de Beyrouth et anime des ateliers d'écriture.  La maison d'Afrique est son premier roman.
 

Bernard Bretonnière

Le 20 septembre 2015 à Vauchrétien

Sur la dernière marche de cet escalier métallique j'ai peur du cordon de soudure parfait que jamais je ne saurai faire.
J'ai peur du cri du coq, du ciel étoilé et de la loi morale.
J'ai peur du mardi quand nous sommes lundi, et des nouvelles marques de voitures que je ne connais pas.
J'ai peur des obligations quotidiennes. 
J'ai peur de mes chaussures trouées et des objets perdus-j'ai peur du vide.
J'ai peur de tout ce qui va disparaître autour de moi.
J'ai peur de mon silence debout au bord des tombes.
J'ai peur de l'incendie qui menace toute construction. 
J'ai peur de cette femme qui traverse au passage clouté en souriant et dont les jambes sont atrocement maigres.
J'ai peur des arbres et des oiseaux dont j'ignore le nom.
J'ai peur de ne pas vous reconnaitre dans la rue.
J'ai peur des habitudes qui s'effacent, et de la rouille.
J'ai peur d'un monde qui des enfants fait des esclaves.
j'ai peur de confondre deux musiques, et ma droite de ma gauche. (...)

Extrait de Peurs, un inventaire modeste, paru dans la revue Neige d'août en 2006 et  lu le 20 septembre 2015 à Vauchrétien ( 49).

Journaliste , écrivain , poète, bibliothécaire, homme de théâtre, Bernard Bretonnière se méfie des étiquettes. Connu pour ses listes dont il donne de fréquentes lectures publiques ( François Bon le surnomme " le poète énumérateur"), il est l'auteur de très nombreux recueils de poésie dont le très remarqué Pas un tombeau publié en 2003 au Dé bleu ( et récemment réédité). Bernard Bretonnière vit à Nantes et collabore activement à la vie de la Maison de la Poésie. Ce passeur, drôle et touchant, s'évertue passionnément à mettre en relation les artistes de tous genres et à en assurer la promotion.

Werner Lambersy

Dans l'église de Vauchrétien,  le 20 septembre 2015

 "Mon boucher voulait que je devienne boucher: j'en avais le physique; mon père, docteur et ma mère, politicien. Personne ne voulait que je sois poète. Moi non plus! J'ai donc fait autre chose et surtout n'importe quoi, sauf des études et boucher .
Mais ça écrivait déjà en moi, alors que je ne savais ni lire ni écrire et peut-être même avant. Alors j'ai laissé faire et c'est venu, comme des fruits de saison , mais jamais du même arbre ou du même buisson, enfin pas tout à fait ..."
                                             
Extrait du site des éditions L'Amourier

 Werner Lambersy est né à Anvers en 1941. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages de poésie notamment aux éditions L'Amourier, Cadex et le Dé Bleu. Son dernier recueil Dernières nouvelles d'Ulysse est paru en 2015 aux éditions Vincent Rougier avec une préface d'Hubert Haddad et des peintures d'Anne Marie Vesco.

Capbreton

Jeudi 20 août 2015

 

Capbreton

Tout a déjà été dit

 

Eric Suchère

Nantes, le 04 décembre 2014

 "Instable, l'image s'établit, amorce hiver, l'image qu'imprimé, fixe en, s'établit Instable (...)"

 Extrait de Fixe, désole en hiver paru en 2005 aux éditions Les petits matins

Michel Thion

A Bazoches du Morvan en juillet 2014

 






 Ce soir , je suis un arbre

Je t'écris arbre du désert,
solitaire effleuré de poussière 
pour te dire à l'heure du soleil sanglant
que toi et moi nous sommes forêt,
que nos racines se croisent, invisibles,
se parlent sous la terre,
partagent l'eau,
comme nos feuilles partagent l'air. (...)

Extrait de Ce soir je suis un arbre (livre d'artiste avec Robert Lobet) paru aux éditions de la Margeride en juillet 2012

Michel Bourçon      

En l'église de Bazoches ( pour cause de canicule) le 5 juillet 2015

"la nuit
vient nous prendre ainsi


les yeux buvant
la fête d'un regard
ou voilés d'absence


poings fermés
contre le ciel clos
ou paumes offertes
à la tendresse." 

Extrait de Pour si peu paru aux éditions Gros Textes

Jean Clair Bonnel

Bazoches le 4 juillet 2015

 
 



















" Buoux

Là est toute vie
STEF et
ravin 
du monde
se demande quoi existe
et quoi
à part lui
le paysage


et
chaque matin
l'oracle du corps

un Master en autodérision "

Extrait de STEF paru aux éditions Jacques Brémond en 2013

Jacques Jouet

Bazoches le 4 juillet 2015

"Etendu sur le lit 
à quelques pas des soucis raisonnables
dormir comme intouchable
nu, les vêtements pliés dans leurs plis
le regard et qui pense
un doigt glissé dans un livre pas lu"

 Extrait de Qui s'endort, paru aux éditions Jacques Brémond en 1988

Marcel Migozzi

Bazoches du Morvan , le 5 juillet 2015

Photos

"Nous sommes saisis.
La main de mon père toute blanche pèse éternellement posée sur mon épaule droite. Il se tient debout derrière moi à huit ans, c'est l'été, on peut voir des crans d'une autre blancheur dans ses cheveux (...)"

Extrait de On aura vécu paru en 1995 aux éditions Telo Martius


 

Myriam Eck

Myriam Eck le 14 juin 2015 sur le stand des éditions P.i.sage intérieur à St Sulpice,  Paris

La douleur des doigts retourne les pierres
Ne les mélange pas 
Les pierres de mon visage
Jusqu'à ce qu'elles me tombent du visage
Toutes les pierres
Jamais assez pour les porter jusqu'à toi
Visage dans ta main 
Tombé
Jusqu'à ce que ce visage retourne dans ma main
Jusqu'à ce que ma main devienne pierre
Qu'elle retombe
Jusqu'à ce que ton visage ait fait de moi
Une pierre retombée (...)

Née en 1972 à Digne , Myriam Eck vit à Paris. Elle vient de publier en 2015 " Mains  suivi de  Sonder le vide" aux éditions P.i.sage intérieur

Annelyse Simao

Angers,  le 21 mai 2015

"Si je n'ai plus le droit ni soif de dire
ce qui va de travers, sous le tissu neuf

rimmel sur les paupières
sourire sur les lèvres

est-ce consolation de savoir nombreux
ceux qui se sont perdus
par leur talent

pour l'ombre
                  ?"

Extrait de A l'échaffaudage paru aux éditions AEncrages & Co en 2013

Eric Pessan

Au Pannonica , à Nantes , en novembre 2014

" Je garde les yeux fermés, les cloisons du train disparaissent, les animaux qui grattent le toit et tapent contre les vitres entrent, ce sont des renards, des cerfs, des sangliers; des buses et des faucons crécerelles, ils viennent venger les leurs happés par le passage des TGV depuis des années, ils déambulent dans la travée centrale, ils ont l'air de ceux qui savent leur victoire assurée, ils se taisent, les passagers craignent la présence des animaux; les défenses recourbées du sanglier, les crocs fins et aigus du renard et les bois des cerfs provoquent des frissons. les animaux sont en griffes , en cornes, en muscles, en sauvagerie, en serres et en brutalité, ils sont las d'être des proies, ils viennent réclamer leur revanche. Un sanglier s'attarde, les passagers frémissent en contemplant ses grès luisants, la bête doit peser plus de cent kilos, elle possède la puissance qui déchiquette les hommes.Des hérissons , des rats, des furets, des musaraignes, des belettes sautent de fauteuil en fauteuil ou se faufilent entre les jambes des voyageurs médusés. Je garde les yeux fermés alors que la nature prouve qu'elle n'est pas aussi domestiquée qu'il y semble. Immobilisé, le train n'offre plus la protection de ses 300 km/heure. Les animaux  impassibles regardent les passagers terrifiés, ils hument les odeurs de sueur et de peur et cette odeur leur est agréable, leurs naseaux frémissent de plaisir. (...)

Extrait de  Incident de personne  paru en 2010 aux éditions Albin Michel.

Eric Pessan vient de publier chez ce même éditeur Le démon avance toujours en ligne droite.

James Noël 

Médiathèque d'Angers le 12 mars 2015

Tasguent

Agadir Tasguent le 16 février 2015

Safi

Igherm

Entre Igherm et Taroudant le 16 février 2015

Essaouira

Le 12 février 2015

Marrakech

Marrakech Ménara le 18 février 2015

Marrakech

Agadir Tasguent

Igherm, le 16 février 2015: Brahim et ses enfants du haut de son agadir. Scrute son Désert des Tartares "d'où l'ennemi viendra..."

Tafraoute

Le 15 février 2015

Safi

Colline des potiers à Safi  le 12 février 2015

Safi

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Safi

Médina de Safi le 11 février 2015

Marrakech

Le 10 février 2015 dans le souk Attarine de Marrakech